affiche exposition Vivre après coupsLe Centre Social Carrefour 18 a proposé pendant deux semaines, du 25 novembre au 6 décembre, aux femmes principalement, également ouvert aux hommes, de participer à de nombreux ateliers, de découvrir des expositions avec les travaux de différent·e·s artistes, de venir échanger, partager autour des violences faites aux femmes.

Ce projet est né au départ, d’une initiative d’un groupe d’artistes qui souhaitait travailler sur la dénonciation des violences envers les femmes et plus précisément sur la notion de reconstruction, de renaissance, de résilience après la violence.

Il y avait d’abord les regards croisés de trois femmes photographes : Brigitte Delalande, Laurence Fort-Rioche et Sophie Guillerminet accompagnées des mots de la poétesse Catherine Landais.

Il y avait aussi le travail magnifique porté par Helena Gath. Ce projet, c’est le projet DIRE (Dévoiler l’Indicible pour Réveiller l’Espoir). Cette exposition est sous forme de mail art. Il s’agit d’invitation lancée par Helena pour l’envoi de courriers artistiques sur le thème de la violence intime. Le format est libre (collage, peinture, dessin, texte, …). Les œuvres, témoignages, reçus sont exposés sur une structure représentant un ange. Merci à ces femmes qui ont répondu au message d’Helena et qui ont témoigné leur vécu.

Un mur éphémère qu’un bénévole, Gaël, a imaginé, élaboré et construit afin d’y accueillir les œuvres photographiques et les collages d’un trio : Marine Biteau, Deuxben de Rennes et SimOne Picture factory est proposé auprès de l’accueil.
Ces artistes souhaitent transmettre un message positif à travers les marques ou cicatrices passées plus que des chairs meurtries, seraient des ouvertures vers un après, vers un avenir coloré et positif. Un changement de cap vers un autre monde. Le trio a collé une dizaine d’affiche en centre-ville afin de toucher un maximum de personnes et d’éventuelles victimes. Vous les avez peut-être aperçues.

 

Les habitant·e·s ont aussi pu contribuer à l’exposition en participant à deux séances de l’atelier jeudi 28 et vendredi 29 novembre. Cet atelier appelé « les petits mouchoirs » était présenté par Anne-Laure et Catherine qui ont accompagné à la réalisation d’écriture de textes à l’encre, réalisés sur des mouchoirs en papier et en tissu et qui ont ensuite été exposés dans le hall.

Ce projet « Vivre après coup(s) » ne s’arrête pas à ces expositions. Le Centre Social Carrefour 18 a souhaité y apporter une autre dimension et a proposé pendant 2 semaines différents ateliers et échanges sur cette notion de reconstruction après la violence.

Deux « chocolat discut’ » ont eu lieu : un temps de parole autour d’un chocolat chaud. Ces temps étaient accompagnés notamment par l’association des « Psys du cœur », par une Animatrice de Carrefour 18 et par une Conseillère en Économie Sociale et Familiale.

 

 

Deux représentations théâtrales ont également eu lieu : une à l’association Bourg-L’Evêque et une autre au Centre Social de Carrefour 18.
8 femmes accompagnées d’Hervé Arnoux à la mise en scène, et de Fred à la musique ont travaillé en quelques semaines sur la thématique.
Elles parlent de la manipulation, de la violence, de la peur, mais surtout de la renaissance.

Bien d’autres ateliers étaient présents : du Yoga (merci Sophie), de la sophrologie (merci Anne-Yvonne), de l’art thérapie évolutive (merci Fabienne et Martine), du Hula-hoop (merci Jessy), de l’aquarelle (merci Marie-Paule), de la thérapie cranio sacrée biodynamique (merci Alice).

Toutes ces activités dans le but d’accompagner à la reconstruction, à la réappropriation de son corps, de sa vie.

La compagnie de théâtre Leutexie est intervenue autour de la confiance en soi. Un atelier basé sur le théâtre pour (ré) apprendre à s’accepter soi-même, à être fièr·e, et à s’affirmer face aux autres.

Pour finir nous dirons merci, merci à toutes ces femmes et à ces hommes qui sont venus, qui ont accepté de raconter leur histoire, accepter de remuer des choses en eux, d’avoir le courage de faire ressortir cette douleur. Quel courage !

Nous n’en resterons pas là, nous envisageons de poursuivre cette action dans la durée. Ce projet a permis à de nombreuses personnes d’amorcer ou de poursuivre un travail de reconstruction, nous allons donc les accompagner au mieux dans cette démarche.

Clémence Kergonna,
Animatrice coordinatrice
au Centre Social Carrefour 18.

 

Nous sommes le 10 décembre. 141 femmes sont décédées depuis le début de l’année en France sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint. Tous les 3 jours, une femme décède.