Mon parcours : 30 ans de fonction publique territoriale essentiellement dans le social, car j’ai été Directeur de CCAS. J’ai eu de la chance parce qu’à l’époque on pouvait innover. J’ai toujours été un partenaire bienveillant des Centres Sociaux tout au long de ma carrière. J’ai notamment participé à la création de la première épicerie sociale dans la commune où j’exerçais en 1985 à Chenôve en Côte d’Or.

Pour moi, quand on est venu me chercher j’ai été surpris, parce que ça pouvait ressembler à du copinage. Mais les habitants, les bénévoles savent se prémunir du parachutage. J’ai dû faire une lettre de motivation, expliquer mon parcours devant les Co-Présidents de l’époque (Frédérique Le Guennec, Gabriel Séné et Olaf Malgras), ensuite vis-à-vis du Bureau, du Conseil d’Administration et enfin de l’Assemblée Générale où 72 habitants ont procédé à mon élection avec 2 abstentions et un vote contre. Je n’ai pas fait l’unanimité, mais je suis bien content, car c’est un fonctionnement démocratique. Moi, je peux comprendre que les gens se disent : « ouais, c’est un mec de la mairie qui débarque ! »

Je ne suis pas là en tant que le mec qui sait, c’est un vrai compagnonnage. Ma vision de la société a bougé depuis que je suis engagé dans les Centres Sociaux. Il y a des choses que je ne peux plus tolérer aujourd’hui : l’assignation à résidence dans les logements sociaux, la pauvreté, les gens qui sont obligés de « bouffer de la merde » (comme le disait Jean Pierre Coffe) parce qu’ils n’ont pas de « tunes », les personnes qui ne sont jamais parties en vacances, qui ne peuvent pas se soigner correctement (prise de conscience suite à l’enquête sur la mutuelle collective réalisée par la mission transversale Mutuelle) et aussi des personnes qui ne bénéficient pas des mêmes conditions d’accès aux sports, aux loisirs et à la culture comme tout un chacun…

Et puis avec les professionnels, et avec Amélie en particulier, des Directrices comme ça, on n’en voit pas 36 … cette rigueur d’attention portée à chacun et l’équité. Amélie fait alliance avec tous les administrateurs, elle ne fait pas alliance avec 2 ou 3 administrateurs et pas les autres. Le projet associatif est incarné, elle le concrétise. Le savoir-être et tout aussi important que le savoir-faire : elle veille à ce que ce ne soit pas « le foutoire », elle prépare les informations nécessaires, elle pose des règles pour que chacun puisse contribuer et trouver sa place. Ça ne veut pas dire que tout est parfait ! On se frotte de temps en temps.