L’Association Rennaise des Centres Sociaux, l’ARCS, a été créée en 2003.
Elle regroupe les six Centres Sociaux rennais, implantés dans les six grands quartiers de la Ville de Rennes, et un Siège. L’ARCS accompagne aussi la démarche « Mission Centre Ville ».
L’ARCS travaille en partenariat avec la CAF, la Ville de Rennes, le Conseil Départemental, l’État les bailleurs sociaux et les associations de quartier.
Les six Centres Sociaux favorisent la participation des habitants, dans la mise en place de projets qui visent à améliorer durablement leurs conditions de vie.

En donnant leur place aux « habitants en action’ », l’association met en pratique les valeurs de solidarité, de partage, d’accueil de toutes et tous dans le respect et la tolérance mutuels.

Bénévoles et salariés coopèrent en apportant les uns comme les autres leurs compétences. Les habitants qui ont l’habitude de venir au Centre Social pour parler, pour partager, pour s’investir dans les activités, mais aussi pour trouver des informations, se sont heurtés tout à coup à une porte fermée après l’annonce du confinement du 17 mars dernier.

Très vite il a fallu trouver comment garder le lien social, pour que l’isolement ne s’installe pas ou n’augmente pas.

Prendre contact avec les bénévoles qui jouent un rôle important dans les Centres Sociaux, prendre des nouvelles des familles, des personnes isolées, des personnes fragiles, pour rassurer, a été d’emblée la première préoccupation.

Le soutien s’est orienté parallèlement vers les personnes allophones, et vers les personnes peu à l’aise avec la lecture, notamment pour remplir les attestations dérogatoires de sortie. Le rôle des Conseillères en Économie Sociale et Familiale (CESF) a alors été essentiel.

A l’écoute des besoins exprimés par les familles, des difficultés rencontrées dans la vie quotidienne, les équipes des Centres Sociaux, rapidement organisées en télétravail, ont répondu par différentes actions.

En fonction de la disponibilité des professionnels, des accompagnements individualisés ont été assurés par les équipes de travailleurs sociaux et de la petite enfance pour ‘’aller vers » et répondre aux besoins des familles et des habitants les plus fragilisés, grâce à l’utilisation de différents moyens de communication à distance (téléphone, mail, site internet et réseaux sociaux, ou simplement par courrier parfois).

Les professionnels ont pu exercer leur métier à distance, ont concouru à la continuité des fonctions  supports indispensables (ex : système d’information, paie, organisation du travail, gestion du personnel, dialogue social …). Aussi, les activités de télétravail ont été définies pour chacun des postes concernés.

Les dirigeants de l’Association dans une logique de solidarité, se sont accordés à trouver des solutions permettant le maintien de salaire à 100% du net pour tous les professionnels de l’ARCS, quels que soient leur métier et leur fonction. En effet, certains métiers ne peuvent pas s’exercer en télétravail et ont nécessité la mise en place du chômage partiel. A cet effet, la consultation pour avis des représentants du personnel (Comité Social et Économique) à été mobilisée.

Parallèlement, l’urgence alimentaire, le portage de courses, la dotation en ordinateurs, en coordination avec le CCAS, se sont organisés très vite.

La réactivité et la créativité des équipes salariées et bénévoles ont été remarquables et méritent notre admiration ! Nous savons, toutes et tous, combien cela a été indispensable pour la sécurité de chacune et chacun. Tout en respectant les consignes sanitaires, il nous a fallu imaginer les moyens pour ne pas rompre les chaînes de solidarité que nous construisons ensemble autour de nos valeurs et de nos missions.

L’accompagnement scolaire s’est mis tout aussi vite en place, en utilisant les moyens dont disposent les familles, parfois par téléphone uniquement.

Sur son site Le Kit ‘’Solidair’Breizh’’ des Centres Sociaux, la Fédération des Centres Sociaux et Socioculturels de Bretagne a écrit ceci :

« Le Centre Social de Maurepas a entrepris de maintenir l’accompagnement à la scolarité auprès des jeunes. Fady MABIKA, bénévole et administratrice, appelle chaque jour une jeune fille pour travailler avec elle par téléphone. Elle permet ainsi d’éviter que les enfants aient des difficultés supplémentaires après le confinement. Comme l’exprime très bien Fady : « On a toujours besoin des uns et des autres pour se construire ».

Michèle TRELLU, Présidente de la Fédération des Centres Sociaux et Socioculturels de Bretagne, fin avril 2020, appuyait ce témoignage concernant l’accompagnement à la scolarité : « Comment on peut mieux appuyer la parentalité, comment on peut mieux accompagner les enfants dans la réussite scolaire ? Cela fait quand même partie des choses importantes qu’on doit faire. »

Cette situation inédite du confinement a révélé tant de souffrances ! Pour y répondre un accueil d’urgence, en effectifs restreints, a été ouvert par les Centres Sociaux rennais, pour les familles qui souffraient le plus du confinement. Bien sûr, dans le strict respect des gestes barrières.

Ainsi, pendant la période particulière du confinement liée à la pandémie du Covid-19, le lien social des Centres Sociaux rennais est resté vivant.

Cela montre l’une des particularités des six Centres Sociaux rennais : leur capacité à croiser le travail des professionnels et l’engagement des bénévoles.

Dans l’urgence, aujourd’hui c’est une force !

Le confinement vécu par chacun et par chacune d’entre nous a des effets terribles sur les conditions de vie déjà difficiles pour nombre de familles, d’habitants isolés, mais aussi pour certains salariés et pour certains bénévoles témoins de situations difficiles.

Ne nous trompons pas, la sortie de la crise aura des effets violents sur les plus fragiles. Nous devrons nous mobiliser pour la construction d’une société plus solidaire, plus juste, plus protectrice. Notre force est d’agir avec les habitant.e.s, les « premier.ère.s concerné.e.s », qui ne sont pas les « premier.ère.s connecté.e.s », comme nous le disons souvent. Nous devons nous interroger sur les façons que nous aurons de relayer leurs attentes, leurs besoins, leurs propositions, leurs envies d’être acteur.trice.s de leur vie et leur désir de démocratie.

Ce que nous avons mis en oeuvre aujourd’hui, démontre notre capacité collective à inventer de nouvelles formes d’intervention et de soutien aux habitants, en appui aux initiatives citoyennes sur le terrain.

Alors, MERCI !! Parce que nous ne le dirons jamais assez … Merci pour les colis alimentaires de l’épicerie sociale Ty Sol livrés aux familles et aux habitant.e.s, merci pour les colis de livres et de supports éducatifs du Centre Social des Champs Manceaux pour remercier les enfants et leurs parents, merci pour la création d’un site internet regroupant différentes ressources essentielles pour vivre au mieux cette période à l’initiative du Centre Social Carrefour 18, merci pour le réseau d’entraide de Villejean où les habitant.e.s relais font le lien avec les acteur.trice.s du quartier, merci pour le projet d’accueil d’urgence pour les enfants des familles les plus fragilisées et tant d’autres actions solidaires et partenariales !

Le lien social est vivant ! Il existe dans les familles, entre ami.e.s, dans nos voisinages, entre générations. Il est exprimé par la reconnaissance que nous avons envers les personnels soignants. Tant de gestes de solidarité à leur égard ! Et jamais les salarié.e.s invisibles de notre pays n’ont été tant reconnu.e.s ni considérés.e.s comme si utiles.

Une fois que nous serons sorti.e.s de cette crise, qu’en sera-t-il de ces personnes qui ont nettoyé les salles de soins ou autres espaces nécessaires à la vie de la cité ? De celles qui ont maintenu la paix sociale et/ou soutenu les laissé.e.s pour compte, les personnes vulnérables ou fragiles ou encore les personnes victimes de violences, de celles qui sont restées travailler malgré l’absence de protection pour que chacun.e puisse continuer de se nourrir, etc ?

De cette crise que nous traversons émergent de nouvelles perspectives qui se dessinent pour renforcer « le maillage solidaire » dans les quartiers populaires de la Ville de Rennes, avec, par et pour les habitants.

C’est grâce à l’engagement sans faille de chacun et de chacune, que tous ensemble nous traverserons cette période complexe.

Ainsi malgré les contraintes sanitaires qui nous ont amenés à annuler physiquement toutes nos réunions de Conseil d’Administration (CA), Bureau, Coprésidence, Assemblées Plénières (AP), et notre Assemblée Générale (AG) qui devait se dérouler le jeudi 04 juin 2020, (instances que nous avons dû reporter en présentiel en septembre et octobre 2020), le Bureau et la Co-Présidence ont continué de fonctionner avec la Direction Générale et les Directions de Centre Social.

Nous entamons aujourd’hui la sortie de cette crise, du moins nous l’espérons.

Le protocole sanitaire exigeant, et le plan de reprise d’activités qui en découle, constituent un cadre global de référence pour cette nouvelle période que nous avons démarrée avec confiance, volonté et optimisme ! Il a fait l’objet d’un travail de réflexion préalable de notre Comité de Direction (CODIR). Il a été validé à l’unanimité par le Bureau de notre Association et a reçu l’avis favorable du Comité Social et Économique (CSE). Enfin, il a reçu l’approbation de la Médecine du Travail (AST35).

Alors qu’il nous a fallu répondre très vite aux situations d’habitants, brusquement aggravées par le confinement, notre force a été d’agir encore plus étroitement avec les habitants.

Nous aurons à réaffirmer et à montrer cette force dans les semaines et les mois à venir.

Le 11 mai a été vécu comme un jour de délivrance par tous les habitant.e.s de notre pays, confiné.e.s chez eux, chez elles pendant huit longues semaines. Pour d’autres, cette date est synonyme d’angoisse. Celle de sortir de son cocon protecteur qu’était devenu l’appartement. Pour certain.e.s il l’était déjà depuis bien longtemps, hélas ! Solitude, isolement, peurs se sont renforcés, parfois aggravés ! Cette forme d’anxiété et de peur a un nom : « le syndrome de la cabane » (ou « de l’escargot ») en référence aux trappeurs qui vivaient des mois entiers reclus dans des cabanes sans contact humain. Leur retour à la civilisation était parfois douloureux. Il n’y a pas de profil type, même si on peut noter une prévalence chez les personnes déjà fragilisées psychiquement avant le confinement, chez les personnes isolées socialement.

Le Comité de Direction travaille sur l’après 02 juin 2020, en tenant compte des évolutions des directives sanitaires nationales, en collaboration avec nos partenaires (bailleurs sociaux, CCAS, CDAS, …).

Porteurs des valeurs de dignité humaine, solidarité, démocratie, accueil de toutes et de tous, pouvoir d’agir des habitants, nous professionnels, bénévoles, administrateur.trice.s de l’ARCS, devrons être vigilants afin que le monde « d’après » ne soit pas plus redoutable que le monde « d’avant ».

Durant ces mois de confinement, de multiples gestes de solidarité ont permis d’innover et de renforcer les coopérations. A nous de poursuivre en ce sens !

L’Association Rennaise des Centres Sociaux, présente dans les quartiers les plus fragiles de notre métropole, continue d’agir pour une démocratie plus vivante et renouvelée dans laquelle les habitant.e.s ont toute leur place et peuvent continuer d’agir avec le soutien d’équipes professionnelles et bienveillantes !

Les Co-Président·e·s
Annie Brelier, Sylvie Litte-Sinda, Jean-Luc Masson